La Bible est un ensemble de textes considérés comme sacrés chez les juifs et les chrétiens. Les différents groupes religieux peuvent inclure différents livres dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes des livres eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d’un groupe religieux à l’autre. La Bible hébraïque est dite en hébreu TaNaKh, acronyme formé à partir des titres de ses trois parties constitutives : la Torah (la Loi), les Nevi’im (les Prophètes) et les Ketouvim (les autres écrits). Elle fut traduite en grec ancien à Alexandrie. Cette version, dite de la Septante, fut utilisée plus tard par Jérôme de Stridon pour compléter sa traduction latine de la Bible à partir de l’hébreu (la Vulgate) et par les « apôtres des Slaves » Cyrille et Méthode pour traduire la Bible en vieux-slave. Les chrétiens nomment Ancien Testament la partie qui reprend le Tanakh. Depuis le Concile de Trente, les catholiques romains y insèrent d’autres textes antiques non repris par la tradition juive. La Bible chrétienne contient en outre le Nouveau Testament qui regroupe les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples. Il s’agit des quatre Évangiles, des Actes des Apôtres, des Épîtres et de l’Apocalypse. La Bible rassemble une collection d’écrits très variés (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le VIIIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle av. J.-C. pour l’Ancien Testament, et la deuxième moitié du Ier siècle, voire le début du IIe siècle pour le Nouveau Testament. Les versions compilées connues aujourd’hui, comme le Codex Sinaiticus pour le Nouveau Testament, sont notablement plus tardives que la période supposée de leur rédaction. Cela laisse un immense champ d’exploration aux exégètes et aux historiens et pose en termes aigus la question de l’inerrance biblique.
Les Canons Bibliques Primitifs
Le corpus biblique réunit plusieurs livres d’origines diverses, d’où le pluriel originel du mot « Bible ». Dès le début de sa formation, il existe plusieurs collections canoniques concurrentes de la Bible, chacune étant défendue par une communauté religieuse différente. Le mot canon (en grec ancien, κανών signifie règle) est utilisé dès le IVe siècle pour désigner la liste des livres reconnus par une communauté (ou Église). Les « canons » primitifs les plus importants sont sans doute ceux de la Bible hébraïque (canon massorétique) qui est reconnu par le judaïsme rabbinique, et celui de la Bible grecque (Septante) qui est, quant à lui, reconnu par la plupart des Églises d’Orient et d’Occident. La Bible hébraïque, appelée Tanakh, se compose de trois parties : la Loi (Torah), les Prophètes (Nevi’im) et les Écrits (Ketouvim). La Bible grecque se compose quant à elle de quatre parties: le Pentateuque, les Livres historiques, les Hagiographes et les Prophètes. À partir du milieu du IIe siècle, les chrétiens ont nommé cette dernière liste de livres l’Ancien Testament pour la distinguer de leur propre collection: le Nouveau Testament. La Septante diffère de la Bible hébraïque non seulement par la langue utilisée, mais aussi par le fait qu’elle incorpore des livres supplémentaires, dits « deutérocanoniques », et que le texte des livres « canoniques » diverge parfois. De plus, l’ordre et l’importance des livres ne sont pas les mêmes dans les deux canons. Les trois différentes parties de la Bible hébraïque sont canonisées et leur texte est relativement stabilisé en plusieurs étapes: d’abord la Torah (Ve siècle av. J.-C.), puis les Nevi’im (IVe siècle av. J.-C.), et enfin les Ketouvim (Ier siècle av. J.-C.). Le texte « protomassorétique » (précurseur du texte massorétique) est définitivement stabilisé à la fin du Ier siècle. Les textes du Nouveau Testament, quant à eux, sont rédigés entre le milieu du Ier et le début du IIe siècle, mais leur canonisation n’a lieu qu’au cours des IIIe et IVe siècles.
Canon de La Bible Hébraïque
La Bible hébraïque est écrite en hébreu avec quelques passages en araméen. Le canon massorétique, c’est-à-dire celui de la Bible hébraïque, se compose des parties suivantes (entre parenthèses, l’appellation chrétienne dans l’Ancien Testament d’après le regroupement adopté par la Tob): 1. La Torah ou Loi (Le Pentateuque) : Bereshit (Genèse), Shemot (Exode), Vayiqra (Lévitique), Bamidbar (Nombres) et Devarim (Deutéronome). 2. Les Nevi’im ou « Prophètes » (Les livres prophétiques): prophètes « antérieurs » (Les « Livres historiques »): Josué, Juges, I-II Samuel et I-II Rois; prophètes « postérieurs » (Les « Prophètes »): Isaïe, Jérémie et Ézéchiel; les « douze petits prophètes » ou XII (idem): Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. 3. Les Ketouvim (Les autres Écrits): les livres poétiques: Psaumes, Proverbes, Job; les cinq rouleaux: Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther; prophétie: Daniel; histoire: Esdras, Néhémie, I-II Chroniques.
La Vulgate
À l’origine, la Bible chrétienne est disponible en grec, la Septante et le Nouveau Testament étant tous deux rédigés dans cette langue. Les chrétiens du monde latin ont cependant très tôt utilisés des traductions latines de ces livres. Ces traductions sont appelées Vetus Latina. Au IVe siècle, ces Bibles sont considérée comme imparfaites. Jérôme entreprend donc de faire une nouvelle traduction en latin: la Vulgate. Pour ce faire, il choisit tout d’abord de se baser sur les Hexaples d’Origène, puis entreprend une nouvelle traduction à partir du texte hébreu, le seul inspiré d’après lui. Jérôme entreprend la traduction du Nouveau Testament en 382, trois ans avant celle de l’Ancien Testament. Pour les Évangiles, la Vulgate utilise les manuscrits grecs. La traduction latine des textes qui constituent la fin du Nouveau Testament, y compris les épîtres pauliniennes ou du moins leur correction, sont attribuées essentiellement à un disciple de Jérôme prénommé Rufin, généralement identifié à Rufin le Syrien.